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Anxiété de séparation et chiens de la pandémie : Un cocktail explosif!


L’anxiété de séparation est malheureusement un trouble fréquent chez les chiens de compagnie. Ceux adoptés durant la pandémie et ceux qui sont restés pendant plusieurs mois en tout temps avec leurs humains, sont malheureusement bien à risque d’en souffrir. Le mot souffrir étant bien choisi… Ces animaux anxieux sont en situation de détresse et vivent un très grand inconfort.

Déjà, on commence à voir cette annonce typique envahir les médias sociaux : « J’ai beaucoup de peine, mais je dois me départir de mon chien. Depuis que j’ai recommencé à travailler, il jappe et détruit des choses dans mon condo. Les voisins se plaignent. Familles sérieuses seulement.» Ce que je crains dans tout ca, c’est qu’il y en aura beaucoup plus de chiens souffrants d’anxiété de séparation que de famille « toujours à la maison » qui seront prêtes à les adopter…

L’abandon, la solution ?

En plus, ces animaux souffrants déjà d’anxiété, se verront déracinés et devront s’adapter à une nouvelle famille et à un nouveau mode de vie. C’est beaucoup leur demander et beaucoup exiger des nouvelles familles.

La vérité, c’est que c’est bien avant le retour à la vie normale qu’il faut aider son animal anxieux. Il faut voir les choses de son point de vue à lui. Je connais malheureusement beaucoup de gens qui se valorisent à travers l’amour que leur porte leurs chiens. « Il est juste bien quand je suis là », « il m’aime tellement qu’il pleure dès que je m’absente », « pas moyen que je l’abandonne même une minute, il capote », « Il m’est plus fidèle que mon mari ». Pourtant, un chien qui détruit des choses en l’absence du propriétaire, qui pleure, hurle, jappe, défèque ou urine dans la maison, refuse de boire ou de manger, tente de creuser le sol pour s’échapper, n’est pas capable de se reposer dès que son ou ses humains d’attachement ne sont pas à portée de vue, n’est pas un chien heureux. Ce n’est pas une ode à l’amour de son humain qu’il chante en hurlant son désespoir mais de la détresse, qu’il exprime avec ses moyens de chiens. Il a besoin d’aide.

Y aller par étape

La première étape, et probablement la plus importante, est de reconnaitre les signes d’anxiété et d’admettre le problème de son animal. Tous les signes ne sont pas obligés d’y être.

Quelques signes à reconnaître qui sont des signes d’anxiété de séparation :

  • Votre chien vous suit partout, partout. À moins d’être vraiment endormi profondément, il se lève pour vous suivre dès que vous bougez dans la maison.
  • Quand vous partez, il s’agite. Il tente même de vous empêcher de partir.
  • Les voisins se plaignent qu’en votre absence, il fait du bruit. Pour d’autres chiens, même s’il y a quelqu’un avec eux dans la maison, si leur humain principal d’attachement n’y est pas, ils gémissent, restent devant la porte ou semblent figés.
  • En votre absence votre animal mâchouille ou détruit des choses.
  • Il urine ou défèque dans la maison quand vous vous absentez, même s’il a été sorti avant votre départ, pour ses besoins.
  • Lorsque vous rentrez à la maison, même si vous n’êtes parti qu’un tout petit moment, votre chien vous accueille frénétiquement.

La semaine prochaine, nous allons discuter de solutions par rapport à l’anxiété de séparation. En attendant, je vous invite à laisser votre animal seul au moins une fois cette semaine un petit 5-10 minutes en laissant une caméra en marche dans la maison (avec les téléphones intelligents et les tablettes, c’est vraiment rendu facile de se prêtre à ce petit jeu). Nous verrons si votre meilleur ami tente de vous exprimer toute sa détresse et s’il à besoin d’aide.

Elle signe ce texte

Fondatrice du magazine web Flair & Cie, Dre Lucie Hénault est médecin vétérinaire et propriétaire avec 7 associées, de 8 établissements vétérinaires dans la grande région de Montréal. Dre Hénault est gestionnaire de l’Hôpital vétérinaire de Montréal, à Westmount.