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Chat sachant chasser doit être bien protégé!

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Les beaux jours sont arrivés. Les rayons du soleil viennent chatouiller le bout du nez de vos chats à travers la fenêtre du salon. Votre félin observe un oiseau sur la branche, et le prédateur en lui se réveille.

Comme bon nombre de propriétaires, vous laissez vos chats sortir de la maison, dès que le temps s’y prête. Lors de ses promenades, votre compagnon en profite pour vous rapporter des trésors de chasse ou pour dévorer de succulentes collations (beurk !). Mais ces escapades présentent-elles un danger pour lui… ou pour vous ?

La transmission de parasites internes… et externes

Lorsque votre chat chasse et mange une proie (par exemple un oiseau ou un petit rongeur), il ingère des œufs, mais aussi des larves enkystées dans les muscles de cette dernière. Il peut alors attraper des vers intestinaux, que ce soient des vers ronds, à fouet, en crochet ou plats. 

Même si aucun ver n’est visible à l’œil nu dans ses selles, il pourra héberger ces parasites indésirables dans son tube digestif et développer des complications (perte d’appétit, vomissement, diarrhée, perte de poids, douleurs et crampes abdominales, abattement, anémie…). Il pourra également devenir un animal porteur et favoriser la transmission à l’humain. 

De plus, comme votre chat se promène dans des arbustes et des herbes longues afin de piéger sa proie, il devient aussi à risque d’attraper des parasites externes comme les puces, les mites (la cheyletiellose, l’otodectose, la trombiculose, etc.) et les tiques. Ces parasites peuvent se transmettre à d’autres animaux ou présenter un risque pour la santé humaine.

Chat assis sur le mur l'animal se repose au soleil arrière-plan flou naturel

« Mon chat ne les mange pas, il ne fait que me les apporter »

Détrompez-vous ! Même si votre chat n’ingère pas toutes ses proies et passe une bonne partie de sa journée à aiguiser son comportement de prédation et ses réflexes, une proie sur cinq finira à l’intérieur de son tube digestif.

Attention à votre jardin !

N’oubliez pas que votre compagnon poilu pourrait également profiter de vos plates-bandes, de votre jardin ou du carré de sable des enfants pour y faire ses besoins comme dans une litière, augmentant ainsi le risque de transmission de parasites à l’humain. Chaque fois que vous touchez aux légumes du jardin, portez des gants de protection. Ensuite, lavez et brossez les légumes avant consommation. Vous vous protégerez ainsi des parasites.

Sachez également que même si votre chat sort avec un harnais, il peut tout de même réussir à attraper une proie (mon chat Tedd m’en a fait la démonstration !).  

Le risque de blessures

En plus de risquer d’attraper divers parasites en chassant, votre félin pourrait aussi se blesser s’il tente de s’en prendre à un animal sauvage (j’ai déjà vu un chat ramener un lièvre et même une chauve-souris !). 

Les rencontres fortuites ainsi que les bagarres sont également possibles, augmentant le risque de morsure et de transmission de maladie (abcès cutané, sida félin, leucémie féline, rage…). Il va sans dire que la vaccination contre la rage et la leucémie féline, en plus du protocole de base, sont de mise pour tout chat qui va à l’extérieur. 

Le protocole de vermifugation : un indispensable

Puisque la gestion de l’environnement et la contamination de nos chats sont difficiles, voire impossibles à éliminer, un protocole de vermifugation large est requis afin d’éviter qu’ils ne développent des signes d’endoparasites pouvant grandement nuire à leur santé globale. Ce protocole rigoureux, mis en place par votre vétérinaire, sera important à appliquer afin de diminuer le risque de transmission de parasites à l’humain. Dans la même optique, des analyses régulières de selles sont indiquées afin de vérifier la présence de parasites qui ne seraient pas couverts par les vermifuges usuels.

Il existe de nombreux produits sécuritaires. Selon chaque patient (âge, maladie concomitante, mode de vie…), le choix sera différent. Demandez conseil à votre vétérinaire et évitez les produits en vente libre ou les recettes maison. Une couverture pour les parasites externes est également recommandée. 

Rencontrer votre vétérinaire au printemps

Chaque printemps, le mieux est de prendre rendez-vous avec votre vétérinaire afin d’établir le meilleur plan préventif pour vos animaux. En les protégeant, vous vous protégerez aussi !

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.