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Les lys : jolis, mais toxiques pour vos cocos !

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Mignon chat domestique blanc aux yeux bleus étendu sur le sol

L’arrivée du printemps est souvent synonyme de renouveau. Fleurs à profusion, plantes d’intérieurs, plates-bandes comportant de magnifiques vivaces et annuelles, et j’en passe ! Pour Pâques, votre tante Margot vous a d’ailleurs offert un splendide bouquet de lys sans savoir qu’ils étaient toxiques pour votre compagnon poilu. Vous la remerciez donc chaleureusement tout en refusant son présent.

Plusieurs espèces de lys peuvent avoir de graves conséquences sur la santé de nos animaux, notamment nos chats. Voici les espèces à éviter à tout prix.

Lilium (lys de Pâques)/Lilium asiatica (lys asiatique)/Hemerocallis sp. (Hémérocalles) :

Ces deux espèces de lys (Lilium sp) se présentent sous la forme d’une fleur en forme de trompette et dans une large gamme de couleurs (blanc, jaune, orange, rouge, rose). Les hémérocalles (Hemerocallis sp.) ont un feuillage plus herbeux, mais sont aussi à éviter. Toutes les parties de la plante sont toxiques (feuilles, fleurs, tiges, racines…). Certains cas documentés démontrent que l’exposition au pollen par le léchage peut être à l’origine d’une toxicose sévère. 

L’ingestion, aussi minime soit-elle (par exemple, une simple bouchée) cause chez le chat une insuffisance rénale aiguë sévère, voire mortelle si elle n’est pas traitée rapidement. Les signes cliniques sont variables, allant du vomissement à une enflure du visage, en passant par un abattement, une diminution d’appétit, une anorexie complète, de la salivation ou encore une production d’urine diminuée à nulle. Ils peuvent apparaître en seulement 24 à 28 heures. Des signes neurologiques comme un trouble de la démarche et des convulsions sont également possibles dans les cas très sévères. 

Malheureusement, aucun antidote n’existe pour stopper l’intoxication. Cependant, si celle-ci est détectée dans les 18 heures après l’ingestion, des traitements peuvent être entrepris afin d’éliminer la toxine nuisible et diminuer ainsi le risque de lésion rénale irréversible, de pancréatite secondaire et de décès de l’animal. 

L’insuffisance rénale ne survenant que chez le chat, le chien sera quant à lui atteint de signes gastro-intestinaux modérés pouvant mener à de la léthargie, de la déshydratation, une perte de poids ou l’inflammation du tube digestif. Un traitement devra être effectué en clinique.

Le pronostic est en général bon chez le chien, mais réservé chez le chat.

Lys de Pâques

Lys de Pâques

Hémérocalle

Lys asiatique

Lys asiatique

Spathiphyllum, Mauna Loa Peace Lily (lys de la paix/fleur de lune) : 

Cette espèce de lys présente une fleur généralement blanche possédant des feuilles vertes et cireuses.

Bien qu’elle ne cause pas d’insuffisance rénale aiguë, elle présente toutefois une autre forme de toxicité, car elle contient des cristaux d’oxalate de calcium insolubles dans ses feuilles et ses tiges.

Même seulement mâchée, la sève libérée entraîne des symptômes d’irritation physique dans la gueule de l’animal, chez le chien comme chez le chat. Il s’ensuit une douleur buccale par brûlure intense, de l’hypersalivation, des vomissements, de la diarrhée, un gonflement de la langue, des lèvres, des gencives et de la gorge ainsi qu’une difficulté à avaler. Si la sève est avalée, une ulcération et même une perforation de l’œsophage et de l’estomac sont possibles. 

Si un contact oculaire se fait, une conjonctivite (rougeur des yeux) ainsi qu’un larmoiement peuvent se produire. Sur la peau, la sève peut causer des lésions ressemblant à des brûlures.

Lys de la paix

Si vous soupçonnez votre chat ou votre chien d’avoir été intoxiqué par un lys, contactez rapidement votre vétérinaire ou présentez-vous dans un centre d’urgence ouvert 24 heures avant de tenter quoi que ce soit par vous-même. Vous pouvez également contacter l’ASPCA Animal Poison Control Center (APCC), 24 heures sur 24, 365 jours par an, en composant le (888) 426-4435. Des frais de consultation peuvent toutefois s’appliquer. 

Si vous souhaitez en apprendre plus sur les plantes toxiques pour nos animaux de compagnie, n’hésitez pas à consulter également le site Internet de cet organisme ainsi qu’un article récemment paru dans notre revue Animaux et plantes toxiques. Que faut-il savoir ?

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.