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Pourquoi consulter votre vétérinaire pour obtenir une prescription ?


Pourquoi consulter votre vétérinaire pour obtenir une prescription ?

Minette a besoin d’une médication pour sa glande thyroïde ? Votre chiot vient d’arriver à la maison et a vomi son repas ? Max prend chaque année une prévention estivale contre les parasites ? Dans chacune de ces situations, la loi québécoise stipule que les médicaments pour animaux doivent être vendus sous ordonnance uniquement par un vétérinaire ou un pharmacien. 

Il existe en effet différentes raisons pour lesquelles il est nécessaire de consulter votre vétérinaire afin d’obtenir une prescription. En voici quelques-unes.

  •  Parce que votre animal ne parle pas

Sans faculté de parole, votre coco ne peut vous faire comprendre adéquatement ce qui se passe en lui lorsqu’il est malade. De plus, bien souvent, il est champion dans l’art du camouflage des symptômes. Ces derniers peuvent alors passer inaperçus durant plusieurs jours même s’ils sont sérieux. Par ailleurs, certaines maladies précoces ne sont détectables que par un examen physique et/ou par des tests préventifs.  

  •  Pour vérifier qu’il n’y a aucun risque ni pour votre animal ni pour vous-même 

Certains antiparasitaires qui sont sans danger pour le chien peuvent être très néfastes pour votre chat. Les risques étant non négligeables s’ils sont mal utilisés, la loi exige qu’ils soient vendus sous prescription afin d’avoir un conseil avisé d’un professionnel. Aussi, contrairement à la croyance populaire, plusieurs médicaments destinés aux humains sont dangereux pour vos animaux, et ce, même donnés en quantité infime. 

De plus, chaque animal étant unique, votre compagnon recevra une médication complètement adaptée à sa condition, après examen par le vétérinaire. Imaginons par exemple que Filou souffre d’allergie saisonnière récurrente et que le vétérinaire lui a récemment trouvé une maladie cardiaque lorsqu’il est venu pour le renouvellement de sa cortisone. Continuer de prendre sa médication actuelle ne sera peut-être plus possible puisque celle-ci est susceptible d’avoir des répercussions négatives sur son cœur. D’autres classes de médication, même si elles sont sécuritaires pour la plupart des patients, pourraient aussi être contre-indiquées dans le cas de troubles neurologiques. Encore une fois, ce sera à votre vétérinaire de prendre la meilleure décision en mesurant les risques et les bénéfices de la médication.

Cet exemple démontre clairement l’importance de vous rendre en clinique avant de donner un quelconque médicament à votre compagnon. Lors de la consultation, le vétérinaire vous indiquera les effets secondaires possibles de la médication, la pertinence de choisir celle-ci plutôt qu’une autre selon l’état de santé de votre animal et la vôtre et la façon de la conserver ou d’en disposer pour éviter les déchets biomédicaux dans l’environnement. Si une personne immunosupprimée ou des enfants vivent sous votre toit, ou bien qu’une personne de votre foyer présente des allergies aux médicaments, le vétérinaire doit pouvoir en discuter avec vous afin de faire un choix éclairé et sécuritaire. Une consultation, comme son nom l’indique, est non seulement un examen physique, mais aussi une discussion avec le spécialiste.

  •  Pour diminuer le risque d’antibiorésistance 

En plus de vérifier que la médication choisie est sécuritaire pour votre animal (par exemple, dans le cas d’une otite, le tympan perforé ne sera visible qu’en effectuant un examen otoscopique), le vétérinaire veillera à utiliser des antibiotiques de façon judicieuse puisque de plus en plus de bactéries sont résistantes. Au besoin, il réalisera une analyse microscopique et une culture bactérienne s’il suspecte une infection dans un organe. Il faut en effet savoir que même si Max fait souvent des otites, la nature du pathogène peut changer à chaque fois, même si les signes extérieurs semblent identiques.  

  •  Afin de développer une relation « vétérinaire-client-patient »

Cette relation est très importante dans le cadre de notre profession. Le vétérinaire doit avoir une connaissance suffisante de votre protégé (son état de santé global, son milieu de vie, son alimentation, etc.) avant de prescrire quoi que ce soit. De plus, il doit être certain que vous suivrez ses recommandations et ses directives. En contrepartie, il s’engage à assurer le suivi adéquatement. La confiance entre les deux parties est très importante. Mais cette relation ne se bâtit pas en une seule visite. 

En somme, la vente de médication n’est pas anodine, puisque des risques pour la santé humaine et animale ainsi que pour l’environnement sont réels. Le bon médicament, le bon dosage, pour la bonne espèce et pour une condition bien spécifique sont la responsabilité du professionnel de la santé animale. Avez-vous entendu parler dans les médias du mouvement « Une seule santé » ? Elle prend ici tout son sens.

Elle signe ce texte

Dre Véronique Miller est vétérinaire à Lévis.

Voici quelques articles pertinents relatifs à la prescription de médicaments :

https://www.omvq.qc.ca/conseils-pour-vos-animaux/information-generale/1054-17-la-vente-libre-de-medicaments-veterinaires-en-animalerie-pourquoi-est-ce-interdit-.html

https://www.omvq.qc.ca/conseils-pour-vos-animaux/information-generale/1060-17-vente-de-medicaments-pour-animaux-attention-c-est-probablement-illegal-.html